Attentats de Paris : Ludovic Boumbas, un Lillois d’origine congolaise, est mort en sauvant une amie

Ludovic, 40 ans, a perdu la vie en héros, vendredi soir. Il fêtait un anniversaire au bar La Belle Équipe, rue de Charonne. Quand les terroristes ont ouvert le feu, il est mort en protégeant une copine.

Les deux frères (à gauche et au milieu) et des amis de Ludovic ont participé à la minute de silence place de la République, à Lille, ce lundi midi. PHOTO STÉPHANE MORTAGNE
Les deux frères (à gauche et au milieu) et des amis de Ludovic ont participé à la minute de silence place de la République, à Lille, ce lundi midi. PHOTO STÉPHANE MORTAGNE

Un sacrifice héroïque. Vendredi soir, Ludovic Boumbas, un Lillois de 40 ans et d’origine congolaise, fêtait un anniversaire avec une quinzaine d’amis au café La Belle Équipe, rue de Charonne, à Paris. Ils étaient sur la terrasse quand les terroristes ont ouvert le feu dans leur direction. « Ludo s’est jeté devant une amie pour la protéger, explique Basilide, l’un de ses frères. Les tirs des barbares l’ont atteint, il est mort sur le coup. Son acte de bravoure a permis à la fille de survivre. Elle s’en est sortie avec une blessure au bras. La plupart des autres amis sont décédés. »

« Victime de la lâcheté »

Sans enfant, Ludovic Boumbas résidait à Paris depuis plusieurs années. Ingénieur informatique, il travaillait chez Fedex. Mais il a grandi et vécu à Lille, où habite toute sa famille. D’abord à Lille-Sud, puis dans le quartier Vauban-Esquermes. « On pleure Ludo et on soutient la famille, confie des proches. Il a été victime de la lâcheté. Il était joyeux, toujours souriant, aimait sortir, bouger. Il adorait voyager. Et pratiquait beaucoup de sport. » Ludovic a joué dans des clubs de foot à Lille-Sud et Wazemmes. « C’était un fervent supporter du LOSC », précise Charden, un autre frère. Plus jeune, il faisait partie d’un groupe de rap. Il s’est d’ailleurs lié d’amitié avec Axiom, le célèbre rappeur lillois.

Présents lors de la minute de silence, ce lundi midi, place de la République, à Lille, ses frères sont restés dignes malgré la douleur. « On a une colère intérieure. Mais ce qui domine, c’est le dégoût, l’incompréhension et le sentiment d’injustice. Ludo n’a pas eu de chance, il y a dix millions d’habitants en région parisienne et c’est tombé sur lui. » Une difficile attente commence. « On veut récupérer le corps. Mais avec l’enquête, ce ne sera pas possible avant quinze jours. Ludovic sera enterré à Lille. »

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